Sculptures de Jean-François Leroy
(voir site principal : http://www.leroy-sculptures.com/)
"Lorsque l'on crée un être humain, même s'il est imaginaire, on peut toujours s'appuyer sur un visage connu, une référence, un modèle.
Lorsque l'on crée un pur esprit, un être universel que tout le monde croit connaître et que personne n'a jamais vu,
lorsque seul au fond de son atelier on doit donner forme au divin, qu'on soit croyant ou non, rien n'est plus troublant qu'une telle expérience"
Au cours de l'été 2002 la statue en bois du XIX° siècle qui occupait le cœur de l'église Notre Dames des Misères fut dérobée. Elle était composée de 3 parties taillées dans le chêne, la vierge, les pèlerins et le socle. De cette sculpture seul le socle est resté en place. Il demeure un témoignage précieux de l'existence de l'oeuvre car il supporte de nombreuses inscriptions riches d'instructions ainsi que le nom de son auteur, François Trayssac, qui la réalisa à la fin du XIX°siècle. Elle fut mise en place le 30 mai 1898.
L'équipe paroissiale dirigée par Mr Claude Ooghe décida de remplacer l'œuvre perdue...
Le choix du nouveau projet s'est décidé à la fin du mois de décembre 2002 avec l'émission d'un désir, d'un souhait... que l'œuvre soit terminée et mise en place pour une bénédiction le jour du 15 août 2003.... sept mois et demi.... l'œuvre devait être en bronze et le fondeur s'accordait un délai confortable pour la coulée. Le délai de création se réduisait à 4 mois!
Le défi fut relevé! La sculpture est partie de la fonderie le mardi 5 août 2003 au petit matin pour être mise en place à Notre Dame des Misères et définitivement scellée par des barres d'acier noyées dans le ciment en fin de matinée.
L'œuvre en bronze n'est pas une reproduction de l'œuvre en bois. Trop peu d'informations existent pour en espérer une copie. D'autre part l'époque de création n'est plus la même, la contrainte du matériau non plus. L'interprétation des suppliques est commune aux 2 œuvres mais leur représentation et la mise en scène sont radicalement différentes.
Parti pris pour la création de l'œuvre:
L'attachement des paroissiens à l'œuvre volée imposait qu'on retrouve cette même présence, une essence similaire ou tout au moins assimilable.
"La carte postale, seul témoin de la statue volée, permettrait de suggérer la silhouette pour le traitement de l'ensemble. Les suppliques gravées sur le socle serviraient de fil conducteur et guideraient la composition de chaque pèlerin s'y rapportant. Le socle en bois serait une usurpation de bonne augure puisqu'il servirait de relais en accueillant l'œuvre en bronze.
Le bois avait forcé son auteur à traiter des attitudes stylisées et parfois un peu raides. Dans cette nouvelle œuvre, le modelage, étape qui précède sa fixation dans le bronze, permettrait une souplesse dans les attitudes, un style figuratif, réaliste, un peu en décalage avec l'état d'esprit contemporain d'un XXI° siècle naissant mais intemporel et respectueux du regard de ceux pour qui l'œuvre s'adresserait au quotidien."
J.F. Leroy
Description de l'œuvre:
De gauche à droite on peut lire les suppliques suivantes:
-Crainte douleur:
la mère porte son enfant malade dans les bras
-maladie danger:
l'enfant malade est à l'article de la mort
-épreuves désolation:
le pèlerin en sanglot cache sa peine entre ses mains
-infirmité mendicité:
au pied de la vierge, le jeune pèlerin est replié sur lui même et par pudeur dissimule sa souffrance
-misère et résignation:
le pèlerin est en prière
-gloire à marie:
cette supplique signifie: je rend hommage à la Vierge en représentant son image. Il s'agit donc du sculpteur qui porte ses outils dans les mains et qui vient d'achever son travail.
La disposition des visages des pèlerins s'organise sur un arc de cercle centré sur le pied de la vierge Marie. Sa position stellaire est symbolisée par des volutes de nuages qui laissent transparaître les rayons du soleil.
Quelques détails techniques:
Poids de l'œuvre en bronze: 340 kgs
Hauteur: 170 cm
Base: 130 cm x 58 cm
Coût total de l'œuvre comprenant fournitures, fonderie, transport: 12000 euros dont 7200 financés par la municipalité (indemnité de l'assurance).
Le travail de création a été bénévole.